Ecologie & Société

Les slips bio au secours de la vigne

Vous aviez peut-être suivi attentivement ce numéro de l’émission Cash Investigation en 2016 : en enquêtant dans le vignoble bordelais, l’émission affichait au grand jour les méthodes agricoles de certains exploitant locaux, qui avaient alors la main lourde sur les pesticides. C’est peut-être ce reportage choc qui a inspiré la chambre d’agriculture du Var, qui a récemment décidé de contrôler l’activité biologique des sols cultivés dans les vignobles du département.

Sauf qu’au lieu de procéder classiquement, c’est-à-dire en prélevant des échantillons de sols pour les analyser dans des laboratoires spécialisés, les décideurs locaux ont décidé de troquer les blouses de laborantins contre… des slips. Et pas des boxers, non, de bons vieux slips kangourous qui ont pour particularité d’être confectionnés en coton biologique. Rassurez-vous cependant, il s’agissait seulement là d’enterrer ces sous-vêtements : 210 slips en coton bio ont ainsi été enfouis sur une trentaine d’exploitations agricoles provençales durant l’été, avant d’être exhumés ces derniers jours, deux mois et demi après avoir vu la lumière du soleil pour la dernière fois, pour mesurer l’activité biologique des sols.

Comment ? Rien de plus facile : il suffit de comparer l’état de décomposition des pièces de tissu. De certains slips ne subsiste quasiment que l’élastique, quand d’autres réapparaissent quasiment intacts, quoique bien sales. Les sous-vêtements les plus dégradés sont ceux qui apportent les meilleures nouvelles aux exploitants : leurs terres sont saines, les insectes et micro-organismes pullulent dans leurs sols, et viennent valider des pratiques agricoles responsables. En revanche, les propriétaires des terrains desquels ont été exhumés des slips presque intacts n’ont pas de quoi se réjouir : les traces de vie souterraines s’y font rares, signe de pratiques agricoles actuelles ou passées pas forcément durables…

Précision utile, les agriculteurs « cobayes » de cette expérimentation le sont de leur plein gré : ils appartiennent tous à un réseau de 3000 exploitations qui explorent des systèmes de culture « différents », et sont engagés dans une politique de réduction de l’usage de pesticides.

Le test du slip devrait achever de les conforter dans l'idée que leur démarche est une nécessité absolue, et les encourager à la poursuivre. Merci, les slips bio !

Photo : RaulGonzalez/Flickr/CC

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