Ecologie & Société

Anglettere : vers des billets vegan ?

Les Français conduisent à droite ? Les Anglais à gauche. L'Europe cherche à s'unifier ? Les Britanniques sont engagés dans le Brexit. Vous faites revenir vos viandes dans un peu de matière grasse ? Ils les font bouillir. Bref, on serait presque tenté de penser que nos cousins d'outre Manche font systématiquement l'inverse du reste du monde. Et ce n'est pas l'analyse de leur monnaie qui nous incitera à revoir notre position : réfractaires dès les premiers jours à la zone Euro, la Grande-Bretagne a toujours mis un point d'honneur à conserver sa Livre Sterling.

Même dans le processus de fabrication des billets de banque, les citoyens de sa Très Gracieuse Majesté se distinguent. Le reste de l'Europe et les Etats-Unis mettent en circulation des billets composés en majorité (et même en totalité concernant nos Euros) de fibres de coton, et les Livres Sterling ne dérogeaient pas à la règle… jusqu'en 2016, date à laquelle les autorités locales ont choisi de troquer le coton contre le plastique, pour des billets plus résistants, permettant à la Banque d'Angleterre d'économiser des coûts d'impression (les billets en plastique dureraient deux fois plus longtemps), tout en réduisant l'impact environnemental de son activité (même s'ils sont en plastique, les billets ne sont pas pour autant abandonnés dans la nature comme un vulgaire déchet).

Mais aujourd'hui, ces billets sont dans la tourmente, pointés du doigt par les vegans, les végétariens et, plus généralement, par les amis des animaux. En cause, la présence dans la composition des billets de suif, un résidus de la fonte de graisses animales. Sa présence serait d'après la banque nationale indispensable à l'imperméabilisation des billets de 5, 10, 20 et 50 livres. Face à la grogne populaire, l'institution a communiqué : la seule alternative envisageable au suif serait l'huile de palme mais, fervente opposante à la déforestation, elle refuse de considérer cette option.

Si nous pouvons regarder cela d'un oeil amusé depuis le continent, les récentes élections viennent nous rappeler qu'une telle situation pourrait être possible en France. Le parti animaliste, que personne n'avait vu venir, a réuni 2,17% des suffrages, soit près d'un demi-million de votants. Quant aux idées défendues par l'association L-214, qui veut en finir avec la souffrance animale en dénonçant les traitements réservés aux animaux dans les élevages et les abattoirs, elles se diffusent aussi vite que les vidéos qu'elle produit sur les réseaux sociaux.

Les grandes entreprises et les institutions publiques ont tout intérêt à porter dès à présent une attention toute particulière à la façon dont elles considèrent le bien-être animal, qui sera sans doute une des grandes problématiques éthique et morale de demain. Et d'après nous, c'est tant mieux !

Photo : www.bankofengland.co.uk

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