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Küstendorf, l’ethnovillage d’Emir Kusturica

Kusturica a été fait Chevalier de la Légion d'Honneur par le ministre de la culture Frédéric Mitterand le 13 mai 2011, lors du 64e festival de Cannes. Il y préside également le jury de la section "Un certain regard". Une occasion d'attirer l'attention sur une initiative pour le moins originale de ce réalisateur auquel nous devons quelques chefs d'oeuvre du genre cinématographique : en 2002, il commencé à se construire un village dans des montagnes désertées depuis les guerres yougoslaves, à 250 km de Belgrade et 150 km de Sarajevo. Une opportunité économique inespérée pour la population locale du parc naturel Sargan-Mokra Gora, dont Kusturica est le directeur depuis plusieurs années.

Sans élection démocratique, Kusturica s'est auto-proclamé maire du village dont il est le bienfaiteur. En réalité, Küstendorf est officiellement rattaché à la commune de Mokra-Gora. Mais même s'il en a fait son village et son domaine, et que l'on peut le soupçonner de mégalomanie légère, impossible de nier que celle-ci a su se mettre au service de la diversité culturelle et d'un mode de vie en accord avec la nature. En Serbe, Küstendorf s'appelle Drvengrad, ce qui signifie "village de bois". En effet, Kusturica a tenu à ce qu'il soit construit en matériaux traditionnels, la pierre et le bois – mais surtout le bois, à en croire les photos.

Au départ, il s'agissait seulement de faire construire un village traditionnel pour servir de décor au tournage de La Vie est un miracle, une version Serbe de Roméo et Juliette. Mais Kusturica, dont la ville d'origine a été détruite pendant la guerre, s'est pris au jeu, et petit à petit, a agrandi Küstendorf et y a même installé son propre studio. Parti de quelques chalets, d'une église et d'un cinéma, on y trouve désormais des courts de tennis, des cafés, des hôtels et des discothèques. L'idée du cinéaste a été de créer un village consacré à l'artisanat serbe et au cinéma, et d'inviter les touristes à venir découvrir la richesse de ce patrimoine.

Une opération réussie, puisque 60 personnes sont employées pour l'accueil des touristes, qui sont  en moyenne plus de 500 par jour à venir visiter le village. Et là-bas, pas de Coca-Cola : on consomme des produits locaux et traditionnels, et les énergies renouvelables sont en train de se développer, notamment avec la construciton d'une centrale hydroélectrique. Kusturica est un altermondialiste : il "rêve d'un lieu ouvert avec une diversité culturelle qui luttera contre la globalisation". Depuis trois ans, Küstendorf accueille également un festival de cinéma durant l'été, et organise aussi des concerts, des séminaires de cinéma et d'artisanat.

Bref, si vous passez par la Serbie dans vos pérégrinations estivales, pourquoi ne pas faire un petit crochet par Küstendorf ?

+ d’infos : site officiel de Küstendorf

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