Ecologie & Société

L’ algue, un ingrédient miracle aux multiples usages

Introduction

 

Ce n'est pas juste ce truc visqueux sur lequel on glisse quand on marche tant bien que mal sur des cailloux dans l'eau. C'est un organisme vivant de photosynthèse et d'eau plus ou moins fraîche, dont nous avons encore beaucoup à apprendre. Découvrez les usages évidents et insoupçonnés… des algues !


1. Les algues alimentaires

 

Les algues constituent un aliment très intéressant sur le plan nutritionnel. Elles sont même considérées comme des superaliments, car elles sont pleines de minéraux, de protéines végétales et de vitamines. Sur les 20 000 variétés d'algues existantes, une cinquantaine se consomment couramment, en général comme condiment, mais aussi comme légume (laitue de mer), comme complément alimentaire (spiruline) ou encore comme additif ou gélifiant dans l'alimentation industrielle. Par exemple, un code E 407 indique un gélifiant de carraghénanes, extrait de l'algue rouge nommé Chondrus crispus. A noter aussi que l'on trouve dans les magasins spécialisés de la poudre d'agar-agar bio, un gélifiant à base de cette algue rouge, très utile dans bien des préparations culinaires, comme les flans, mousses gelées, etc.

En revanche, si l'eau de l'aquaculture est polluée, les bienfaits des algues sont mis à mal par leur charge toxique. Ainsi, les algues alimentaires sont conseillées pour protéger contre la radioactivité, car elles sont radiorésistantes. Mais si l'eau dans laquelle elles ont poussé a été contaminée par des liquides radioactifs, il vaut mieux rester sur sa faim que d'y goûter.

+ d'infos : algues alimentaires mode d'emploi


2. Les algues cosmétiques

 

Certaines algues pluricellulaires sont utilisées dans les cosmétiques pour leurs propriétés bienfaisantes. Comme elles sont insolubles dans l'eau, il est nécessaire de les réduire en poudre très fine pour faire éclater leurs cellules, afin qu'elles libèrent toutes leurs vertus. Incorporées dans les cosmétiques, leurs particules se diffusent à travers la peau. Elles ont alors un effet nourrissant, régénérant, amincissant, détoxiquant, apaisant, reminéralisant et antiseptique, dont le degré varie selon les espèces d'algues.

+ d'infos : le comptoir des algues


3. Les algues médicinales

 

Les algues sont présentes dans la médecine chinoise depuis des millénaires. Côté Occident, c'est seulement depuis le début du 20e siècle qu'elles sont utilisées. Elles servent notamment à accompagner des régimes amincissants, et à soulager des rhumatismes, de la constipation, des troubles pulmonaires ou thyroïdiens. Elles préviennent également contre les maladies cardiovasculaires, les cancers et les maladies dégénératives.

Aujourd'hui, une quarantaine de médicaments contiennent des principes actifs extraits d'algues. Ajouté à cela, les recherches en cours sur les molécules d'algues n'ont pas fini de nous étonner : des scientifiques américains ont récemment découvert un gène d'algue qui, inséré dans la rétine, a permis à des souris aveugles de recouvrer la sensation de la lumière. Un nouvel espoir pour la recherche de traitement contre la cécité.  On pourrait peut-être aussi voir un jour arriver un traitement à base d'algues contre le paludisme.

+ d'infos : amessi.org
 


4. Les algues phytosanitaires

 

Les algues contiennent des oligo-éléments et des hormones végétales qui renforcent les défenses immunitaires de qui les consomme. Ainsi, en complément de l'alimentation des animaux d'élevage, elles permettent de diminuer, voire de remplacer les traitements phytosanitaires. C'est d'ailleurs un produit très utilisé par les éleveurs en agriculture biologique. Elles constituent également un excellent fertilisant pour les sols, qui évite l'usage d'engrais chimiques.

+ d'infos : Agrofertil


5. Les algues biocarburantes

 

Les recherches scientifiques actuellement menées pour développer la biomasse algale sont apparemment une solution prometteuse. Aux USA, les expérimentations sur le biocarburant à base de micro-algues ont commencé dès les années 80. L'intérêt de l'algue réside avant tout dans son moindre impact écologique et social, comparé aux agrocarburants : l'aquaculture consomme moins d'eau, elle ne se fait pas au détriment de l'agriculture vivrière et des populations locales, et elle est beaucoup plus productive. Selon l'étude réalisée par le Laboratoire National des Energies Renouvelables US,  avec les technologies actuelles, les micro-algues pourraient générer jusqu'à l'équivalent de 48% des importations actuelles de pétrole des Etats-Unis ! Cependant, le procédé de fabrication n'est pas assez rentable économiquement, et il faut pouvoir s'assurer que l'équilibre de l'écosystème est respecté. Une autre étude américaine a récemment montré que la culture d’algues émettait plus de CO2 que les autres biocarburants, et exigeait plus d’engrais. Mais les méthodes pourraient être optimisées, notamment par la culture en eaux usées.

Et le biocarburant à base d’algues n'intéresse pas que les Etats-Unis, car il pourrait être bientôt utilisé pour alimenter Zhest, l’avion-fusée d'EADS. Par ailleurs, la société espagnole BFS vient de mettre au point un biocarburant constitué d’algues nourries au C02.

+ d'infos : BE USA 247, BFS


6. Les algues liquidatrices

 

Des algues pour nous aider à démanteler nos vieilles centrales nucléaires ? Cela se pourrait bien, car une algue mangeuse de Strontium 90 ( un métal lourd présent dans les eaux radioactives usées), la Closterium moniliferum, a été découverte au mois d'avril aux Etats-Unis. Elle pourrait être utilisée pour la décontamination, si sa résistance aux radiations est suffisante.

Plus récemment encore, au mois de juin, un brevet a été déposé à la Direction des Sciences du Vivant sur l'utilisation potentielle, pour la décontamination des installations nucléaires, d'une micro-algue aux propriétés radiorésistantes hors du commun. Cette algue pourrait constituer une alternative aux procédés physico-chimiques habituellement utilisées pour ce genre d'opérations. Unicellulaire et photosynthétique, elle résiste à l'irradiation comme personne et peut absorber une forte dose de cations de métal lourds radioactifs sans trépasser.

Il reste à savoir si nous disposons de suffisamment d'algues dans les océans et les rivières pour nous nourrir, nous soigner, nous faire voyager et nous dépolluer… Comme pour toutes les ressources naturelles, il convient de les utiliser dans la limite de leur faculté à se renouveler. Mais ceci est une autre histoire…

Photo Lilina – Creative Commons
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