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Le Mont-Saint-Michel bientôt sorti du sable

Le projet Mont-Saint-Michel commence en 1995, quand l'Etat et le Syndicat Mixte de la Baie du Mont-Saint-Michel (syndicat qui comprend les régions, départements et communes de la Baie du Mont) décident de faire face aux conséquences écologiques de la haute fréquentation touristique du site. En effet, les 15 hectares de parking construites au pied du mont, ainsi que la digue-route qui relie l'île au continent, ont pour effet secondaire de bloquer les courants maritimes, provoquant l'ensablement du pourtour de l'île.  

Ainsi, grain de sable par grain de sable, le Mont-Saint-Michel risque à terme de se retrouver définitivement rattaché au continent. Adieu marées hautes, marées basses, eau salée ! Heureusement, grâce à la mobilisation des collectivités territoriales de la Baie du Mont-Saint-Michel, cette apocalypse ne devrait pas avoir lieu : le projet prévoit de désintégrer les parkings et la digue-route d'ici 2015, et de les remplacer par une passerelle qui laissera passer d'une part les courants des marées – par dessous -, et d'autre part les piétons et des navettes de transport public – par dessus.

Le nouveau parking verra le jour en 2012, et sera situé sur le continent. Plusieurs solutions s'offriront alors aux touristes pour atteindre le site : ils pourront marcher d'un bout à l'autre, ou seulement 700 mètres jusqu'au barrage de Couesnon pour atteindre les navettes gratuites qui les déposeront à 350 mètres du Mont (soit 1,05 km de marche). Il existera d’autres moyens de s’y rendre sans marcher autant, mais ils seront payants. Le projet prévoit néammoins la mise en place de bus couvrant la totalité du trajet pour les personnes handicapées.

Tout le monde est d’accord pour préserver l’environnement, mais la future desserte du site pose tout de même problème : les commerçants et les responsables de l'Abbaye du Mont-Saint-Michel craignent qu'elle n'entraîne une baisse de la fréquentation du site. Des procès, des manifestations et des réunions publiques sont organisées pour lutter contre le projet. Ils estiment que si les touristes sont contraints de marcher plus, cela les dissuadera de venir, que ce soit par paresse ou par manque de temps, et que cela pourrait avoir des conséquences économiques négatives.

Ce à quoi on pourrait répondre que si on ne préserve pas ce qui fait le caractère unique du Mont-Saint-Michel pour continuer à faire venir plus de touristes, il perdra bientôt son intérêt, ce qui entraînera aussi une baisse de la fréquentation, certes à plus long terme, mais sans doute plus importante. Le Syndicat mixte souligne également que l'accès pédestre à des sites classés est de plus en plus privilégié, sans que cela n'aie de conséquences importantes sur leur fréquentation. Il défend donc ce projet au nom de la protection de l'environnement et de la préservation de "l'âme" du site.

Selon les estimations des opposants au projet, les touristes seront obligés de marcher au minimum 3,3 km aller-retour, contre un maximum de 1,2 km à l'heure actuelle. Sachant que la vitesse de marche moyenne est de 4 km/h, cela signifie qu'il faudra marcher moins d'une heure en tout. Le Mont-Saint-Michel est le deuxième site le plus visité de France, ce n’est tout de même pas un peu de marche à pied qui fera reculer les visiteurs…

+ d’infos : projet Mont-Saint-Michel

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