Nos mairies ont du talent

A Paris, un data center pour chauffer une piscine

Dans le XIIIe arrondissement parisien, la piscine de la Butte aux cailles a eu droit à une jolie rénovation en 2014. Mais la transformation de l’équipement appartenant à la ville de Paris n’est pas encore terminée, puisque le système de chauffage du bassin intérieur sera, dès l’automne prochain, relié à une source de chaleur étonnante et deviendra vite une référence écolo avare en émissions de CO2. Car en effet, depuis que la start-up Stimergy a remporté l’appel d’offres lancé par la mairie, l’information est officielle : un data center sera bientôt installé à deux pas de la piscine, et permettra de chauffer les quelques 800 mètres cubes du grand bassin à environ 28 degrés.

Rappelons qu’un data center est un espace regroupant des dizaines, voire des centaines ou des milliers de serveurs informatiques, loués ou appartenant à des entreprises ou des institutions. L’inconvénient majeur de ce genre d’installations, c’est le dégagement de chaleur qu’elles produisent. Des températures insoutenables qui, si elles n’étaient pas maîtrisées, mettraient en péril le bon fonctionnement des serveurs. Pour cela, les hébergeurs équipent leurs data centers de systèmes de climatisation, extrêmement gourmands en énergie, qui viennent largement ternir le bilan carbone de leurs activités.

L’idée, bientôt appliquée dans le XIIIe arrondissement, est alors de récupérer la chaleur émise par les milliers de processeurs en activité, pour l’envoyer vers une chaudière spéciale qui se chargera de réchauffer le bassin principal de la piscine de la Butte aux cailles. Dans un monde de plus en plus connecté et dans lequel les data centers sont appelés à se multiplier (à titre d’exemple, latribune.fr estime qu’en 2030, les centres de données du Grand Paris consommeront autant d’électricité qu’un million d’habitants), il est plus que bienvenu de réfléchir, dès à présent, à une issue écologique et intelligente aux énormes quantités de chaleur produites.

Le chauffage des particuliers via des micro-serveurs délocalisés et intégrés aux logements dans des radiateurs numériques était une première piste explorée et présentée dans nos pages, voici désormais l’alimentation en chaleur de bâtiments publics. Vivement la suite… 

Photo : Vanou/Flickr/CC

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