Ecologie & Société

Les banques, ces grands pollueurs qui se font discrets

Que devient l’argent que l’on confie à la banque ? Il ne dort pas dans un coffre-fort, évidemment. Non. La banque s’en sert pour payer ses propres frais et pour appuyer ses investissements. Ces derniers se font dans l’immobilier, dans l’industrie, dans tous les domaines possibles et imaginables de la vie économique, que ce soit en France ou à l’étranger. Et à la question "quel est l’impact environnemental des banques au travers de leurs investissements ?" que nous nous posions (ou pas) sans pouvoir répondre, Les amis de la Terre et Utopies apportent une réponse claire, argumentée, avec des chiffres, et des graphiques de toutes les formes et de toutes les couleurs qui font très sérieux.

On y apprend que les secteurs d’investissement favorisés par les plus grandes banques sont les énergies (pétrole, gaz et charbon), et que le Crédit Agricole et la BNP Paribas sont les plus gros pourvoyeurs du secteur, suivis d’assez loin par le groupe Société Générale. Et comme si ses investissements dans ce type d’énergies ne suffisait pas, le Crédit Agricole se permet même un investissement conséquent dans une autre branche pas franchement éthique : celle de la Défense (vous savez, l’Armée qui envoie ses camions rouler pendant des centaines de kilomètres à vide, pour brûler la totalité de ses réserves d’essence et pouvoir en demander la même quantité à l’Etat l’année d’après) et de l’aérospatiale. Vous l’avez sans doute déjà compris, le Crédit Agricole et la BNP Paribas sont les deux banques qu’épingle le rapport du cabinet et de l’association. Une conclusion tirée en est même effarante : "En matière d’impact sur le climat, les grands groupes bancaires français se placent en tête des entreprises les plus polluantes, devant les compagnies pétrolières, aériennes et les fabricants automobiles". Pour vous en assurer, nous vous invitons à consulter l’étude complète (téléchargeable en bas de ce lien), où les émissions en CO2 des banques ont été calculées de deux façons : les émissions annuelles en millions de tonnes d’un côté, les émissions pour chaque euro que vous leur confiez. Mais il n’est pas question ici de taper sur le système. Ou alors juste une petite dernière fois : relisez notre article sur Greenpeace qui dénonce les investissements nucléaires de la BNP.

euros
Mettons plutôt l’accent sur les bons élèves de l’étude, à savoir la Banque Postale, le Crédit Coopératif et la NEF. Selon l’étude, le bon classement de la Banque postale tient de ses statuts juridiques qui l’empêchent d’investir dans des entreprises. Le résultat, plus de 15 fois moins d’émissions brutes que la BNP Paribas par exemple, et deux fois moins d’émission par euro confié à la banque par rapport au Crédit Agricole. Nuançons tout de même les chiffres qui sont au désavantage clair des deux banques précédemment citées : si leurs émissions brutes sont aussi supérieures à celles des autres groupes, cela est dû autant à leurs choix d’investissement qu’à leurs tailles (bien plus importants que leurs concurrents, ils investissent automatiquement beaucoup plus).

Encore mieux classé, le Crédit Coopératif, dont l’étude souligne que ses investissements sont consacrés aux PME et au secteur associatif. Ses émission brutes sont 15 fois inférieures à celles de la Banque postale. Quant à la NEF, la mieux placée de tout le classement, elle ne doit sa présence qu’à un "coup de coeur du jury" : en investissant uniquement dans des projets écologiques et sociaux, elle réduit ses émissions au minimum (100 fois moins que le Crédit Coop’) et s’attire logiquement sympathie et admiration.

Si vous êtes un éco-citoyen engagé, et que vous aviez peut-être oublié que placer son argent à la banque reste un acte de consommation que nous appellerons “masqué” et qui représente peut-être votre plus gros poste d’émission de CO2, malgré vous, tout ceci vous a peut-être donné un coup de pouce. Alors tant mieux. Sinon il reste toujours l’option prônée par Eric Cantona, à savoir retirer tout votre argent des banques pour que le système s’écroule, le 7 décembre 2010. Mais on n’est pas certain que cela change quoi que ce soit.

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