Economie d'énergie

Pellworm, île à énergie positive

Quand, suite à la catastrophe de Fukushima, Angela Merkel annonçait que l'Allemagne aurait arrêté toutes ses centrales nucléaires au plus tard en 2022, les observateurs n'ont pas manqué de s'interroger. Si la chancelière a qualifié la transition énergétique de son pays de "projet du siècle", force est de constater que pour le moment, le bilan est plus que contrasté. Malgré les 23% que représentent les énergies renouvelables dans le mix énergétique de l'Allemagne, ses habitants payent l'énergie au prix fort. Et en attendant que le solaire ou l'éolien ne remplacent le nucléaire à 100%, l'Allemagne se repose sur des centrales à charbon, une énergie parmi les plus polluantes. Cependant, l'espoir de lendemains meilleurs subsiste puisqu'à Pellworm, une île au nord du pays proche du voisin danois, la transition énergétique est déjà une réalité.

Sur ce petit bout de terre émergente qui abrite un millier d'habitants, huit éoliennes se dressent fièrement et profitent à plein de la forte exposition aux vents du lieu. Ces éoliennes sont la propriété d'une quarantaine de familles de Pellworm et sont capables de produire suffisamment d'électricité pour alimenter 400 foyers. La loi allemande garantit un tarif fixe aux producteurs d'électricité verte et les force à relier leurs dispositifs de production au réseau de distribution : conséquence, Pellworm, en plus d'être un territoire à énergie positive qui produit plus d'énergie qu'il n'en consomme, en exporte le surplus de production sur le continent.

Cependant, aussi séduisante soit-elle, l'énergie éolienne présente un problème de taille : elle ne peut pas être stockée, et les phases de forte production succèdent aux plages de calme plat. Pour palier ce problème, une unité de méthanisation sur l'île transforme les déchets de céréales et les déjections animales (des milliers de moutons parcourent ses terres) en énergie propre d'un autre genre. Grâce à tout cela, l'île empêche l'émission de 5000 tonnes de CO2 par an, soit ce qu'émettent 500 foyers. Prochaine étape pour ses habitants, accéder à l'auto-suffisance énergétique et ne plus dépendre, lors des périodes où la production est au plus bas, du câble haute-tension sous marin qui les relie au continent.

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