Boire & Manger

Un burger aux cellules souches, un Coca, et des potatoes s’il-vous-plait.

Chaque année dans le monde, environ 60 milliards d'animaux sont abattus pour nous fournir de la viande. Les spécialistes estiment même que la production de viande pourrait doubler d'ici 2050. Les bovins à eux seuls sont responsables de la "libération" d'énormes quantités de méthane, un puissant gaz à effet de serre responsable pour près de 20% du réchauffement climatique. Sans compter la pollution qu'engendrent toutes les étapes nécessaires à cette production : culture de céréales pour nourrir le bétail, transports, etc… La viande à un coût environnemental terrible qui ne fait qu'empirer. En effet, si en France la consommation de viande baisse régulièrement depuis une dizaine d'années, il en va autrement dans les pays émergents comme la Chine et son milliard et demi d'habitants, dont la consommation a été multipliée par 4 depuis le début des années 90.

A cela, la solution la plus logique serait une diminution globale de la demande de viande. Pour arriver à un tel résultat, les leviers pourraient être l'éducation mais aussi la promotion d'autre façons de se nourrir, en favorisant par exemple autant que possible les légumes biologiques dans nos assiettes. Seulement voilà, pour arriver à changer les mentalités à ce point, il faudra sans doute compter sur un effort concernant plusieurs générations. Alors la solution proposée par le Docteur Post, basé aux Pays-Bas, paraît bien plus facile : il envisage en effet rien de moins que de créer, d'ici l'automne prochain, un hamburger dont la viande serait faite à partir de cellules souches bovines. Pour mémoire, les cellules souches sont des cellules dites "indifférenciées" : à un stade donné de leur croissance, elles peuvent devenir des neurones, des cellules hépathiques, ou des cellules musculaires… autrement dit de la viande. Cette viande nouvelle sera alors produite en laboratoire, et présentera au final une apparence similaire à la "vraie" viande.

La solution est certes originale mais présente deux inconvénients majeurs. Tout d'abord, ne serait-elle pas rien de moins qu'une fuite en avant, qui évite pour l'instant de demander au monde de consommer moins de viande, en espérant peut-être repousser le problème à demain ? Et sur un plan éthique, que penser de cellules créées en laboratoire dans le but d'être consommées ? On a déjà du mal à accepter les OGM, qui ne sont "que" partiellement modifiés, alors est-on prêt à consommer une viande 100% artificielle ? Nous, on n’en met pas notre main à couper.

Pour revenir au futur hamburger de laboratoire, le premier exemplaire devrait coûter environ 250 000 euros en tout. Le deuxième, lui, ne reviendra qu'à 200 000 euros. Pour l'instant, la technologie nécesssaire à ce genre de pratiques est hors de prix, et il se passera encore quelques temps avant que les viandes que l'on trouve dans les rayons de nos supermarchés ne soient produites en laboratoire. Tant mieux ?

François Fillon (presque) successeur de NKM

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