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Quand le commerce équitable s’attaque à l’électronique

Le commerce équitable gagne du terrain partout dans le monde. Ce type d'échanges permet d'assurer aux consommateurs une qualité de leurs produits , mais aussi, à l'autre bout de la chaîne, de rémunérer les agriculteurs et paysans au juste prix de leurs efforts. Avec le modèle du commerce équitable, finis les travailleurs exploités à l'autre bout de la planète pour le plaisir de quelques privilégiés européens.

Parmi les labels du commerce équitable, Max Havelaar est sans aucun doute le plus célèbre. Tellement célèbre d'ailleurs qu'il en vient à représenter 80% du volume des ventes équitables mondiales. En plus de trouver un écho favorable auprès des producteurs (normal, ils sont mieux rémunérés), ils séduisent également les consommateurs : les ventes du seul Max Havelaar sont ainsi passées de 554 millions d'euros en 2003 à 3,4 milliards six ans plus tard. Et en France, un foyer sur trois consomme des produits issus du commerce équitable. Plus fort encore, un sondage paru en mai 2012 dévoilait que 91% des Français y étaient favorables. Un véritable plébiscite. Le commerce équitable ne se limite cependant pas aux produits textiles ou alimentaires.

» Lire aussi: Le commerce équitable dans le monde d'un seul coup d'oeil

Ainsi, le projet Fairtrade Electronic entend donner un visage plus humain à l'industrie de la téléphonie mobile en créant "le smartphone apaisé". Pour son développement, les meneurs du projet imaginent ainsi des programmes de recherche publique et privée, pour une production des composants en open-source, permettant d'échapper aux brevets détenus par les géants de l'électronique mondiale. La fabrication de ces composants sera réalisée dans un réseau de petites unités de production, qui auront adhérer à une charte de très bonnes pratiques, allant des conditions de travail des salariés à leur rémunération, plus juste que celle des petites mains ouvrières des multinationales d'aujourd'hui. Tous ces composants ne seront fabriqués qu'en quantités suffisantes pour l'assemblage final du smartphone : pas de stock, pas de déchet, pour une empreinte écologique réduite. Cette électronique apaisée répondra à des usages simplifiés: email, tweet, plan, schéma, document, wiki… et sera fait pour durer toute une vie, rien que ça! Bien loin, en somme, de la course à la technologie (et à l'obsolescence) effrénée que se livrent les leaders actuels. Si votre smartphone est encombré de centaines d'applications, tout cela doit vous sembler être un retour en arrière. Et pourtant, si c'était cela, le vrai progrès : produire moins, plus juste, et plus utile ? 

 

A l'heure qu'il est, le "smartphone apaisé" n'est pas encore dans notre poche, loin de là. Des discussions ont été entamées avec l'ONG Ingénieurs sans frontières, pour imaginer une collaboration autour d'une filière d'extraction de silicium équitable. Mais après tout, les plus grandes révolutions technologiques ne sont-elles pas nées, elles aussi, d'une feuille blanche ?

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